RARE PARIS mitigée

Il est rare que je communique sur les expériences mitigées de ma vie de romancière, parce que la plupart du temps je ne regarde que le verre à moitié plein. Tout comme, en tant que lectrice, je ne poste pas d’avis négatifs, car je juge inutile de m’appesantir sur les mauvais côtés de la vie, en général, et de la littérature en particulier.

Cependant, après mon long périple à Paris pour participer à la RARE (comprendre la Romance Author & Reader Events), un événement d’importance, je dois avouer qu’une pointe d’agacement a entaché cette belle journée d’avril. Par souci d’honnêteté, pour ne pas faire croire que tout est rose bonbon, je me permets de le raconter ici.

La RARE est un événement qui réunit les vedettes de la romance sous toutes ses formes et leurs lectrices les plus fans, dans de nombreux pays d’Europe. Les premières déboursent une forte somme pour obtenir une table. Les dernières sont prêtes à débourser de fortes sommes pour s’inscrire (événement à guichet fermé) afin de rencontrer leurs auteurs préférées (elles viennent avec des valises et des caddies).

L’événement est organisé de telle façon que les autrices (désolée, messieurs, le nombre l’emporte) les plus plébiscitées ont des assistantes et des rubalises pour gérer les files d’attentes. Les lectrices privilégiées réservent des créneaux pour rencontrer en priorité leurs préférées. Dans la théorie, c’est une bonne chose. Dans la réalité, il se produit quelques couacs.

Par exemple, lorsqu’on se retrouve sur un emplacement dont le seul accès se trouve très vite engorgé par la file d’attente compacte de voisines célèbres. Loin de moi l’idée de protester contre leur célébrité, mais plutôt contre l’organisation qui a permis la formation d’une muraille humaine, assortie de barrières rétractables, qui a masqué la journée entière l’accès aux quatre tables situées contre le mur, dont la mienne.

Résultat : aucun passage possible, aucune rencontre fortuite avec des lectrices en goguette, ou perdues. Ce salon n’a aucune commune mesure avec tous ceux auxquels j’ai pu participer auparavant. Les lectrices ne sont pas là pour musarder, mais elles ont des listes, des précommandes et des objectifs précis, selon un timing serré, et elles n’ont pas de temps à perdre à balader dans les allées au hasard (surtout si l’accès en est condamné).

Vous me connaissez, je suis incapable de rester sur ma chaise bien longtemps. Face au vide incommensurable, je suis vite partie à l’assaut des files d’attentes pour proposer mes flyers. Cela m’a permis d’attirer l’attention de quelques lectrices curieuses de découvrir une illustre inconnue.

Deuxième effet Kiss cool de cette aventure, j’ai eu la surprise de rencontrer des femmes qui m’avaient déjà lue et appréciée. Et ce n’était pas pour me faire plaisir qu’elles me disaient ça, car elles ne me reconnaissaient pas sous ma perruque rose spéciale love-love. Ce fut donc l’occasion de rencontrer par pur hasard des Parisiennes qui m’avaient lue, et je trouve ça magique que mes livres traversent la France tous seuls.

Je savais que je n’avais pas vraiment ma place dans cet événement consacré à la romance, car mes livres sont plutôt des comédies agrémentés d’histoires d’amour, mais la love story n’y est pas au premier plan et cela ne correspond pas aux critères habituels. Néanmoins, dans le lot, j’ai réussi à rencontrer des personnes enthousiastes.

Autre bonne raison de participer à cet événement (outre le fait que j’avais un super hôtel avec chambre mansardée, sauna hammam privatisé… mais je m’égare), j’ai pu revoir ou rencontrer des autrices que j’apprécie énormément comme Tamara Balliana, Rose Mia, Anna Briac, Laurence Chevallier (rencontrée aux Plumes Francophones 2023), Julie Baggio, Noémie Dargaut, Anna Wendel, Liz Meyer, Adriana Kritter qui a eu la gentillesse d’organiser un repas pré-RARE super sympathique (pendant lequel on n’a fait que parler boulot, ah ah!)

Enfin, cerise sur le cupcake, j’avais eu l’autorisation des organisatrices de demander à être placée à côté d’une collègue de mon choix et j’ai pu passer la journée avec Mélanie Rafin, une autrice dont j’ai lu quasi tous les livres, drôlement bien écrits (si, si, je vous en ai déjà parlé dans mes newsletters) et que je vous recommande: humour, émotion, plume alerte, tranches de vies délicieuses, (bah, on dirait que je parle de mes livres, là?), et un petit côté sexy supplémentaire. Bref, n’hésitez pas à piocher dans sa bibliographie pour votre plus grand plaisir. Son caractère ressemble à ses livres, drôle et piquant, vous imaginez ainsi la chouette journée en sa compagnie.

Dernier aspect positif de ce week-end : PARIS (mis à part la valise d’une tonne, le métro sans ascenseur et la Badoit hors de prix), les longues balades à pied dans un Paris printanier, une impression de vacances, une foule bigarrée et des accents étrangers mélangés. Pour la visiteuse invétérée que je suis, la curieuse avide de rencontres, d’expériences et d’inspiration, ce genre d’extras dans mon quotidien d’écrivain solitaire (ah ah) est toujours une manne généreuse.

J’ai commencé cet article en râlant, et voilà qu’au fil des mots, je vois la vie en rose! C’est la magie des mots!

Pour les amateurs d’images, voici un petit reportage avec, en exclusivité les préparatifs du voyage… (cliquez pour agrandir, si, si, j’ai une tête à coiffer grandeur nature).


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Cet article a 14 commentaires

  1. LELOU

    C’est la vie! Comme tu dis, autant le prendre avec optimisme!

    1. LaureEnza28

      Eh oui! Toute expérience est bénéfique.

  2. HUG

    Il faudrait peut-être faire remonter l’info aux organisateurs, pour améliorer les prochains événements.

    1. LaureEnza28

      En effet, mais je ne sais pas si ma petite voix aura une grande portée.

  3. CLO

    J’aime bien voir ton côté positif qui ressort à chaque fois!

    1. LaureEnza28

      Bah, oui, cela ne sert à rien de s’apitoyer sur le mauvais sort, il faut le prendre à bras le corps!

  4. 2B

    J’apprécie tous tes reportages photos, on s’y croirait!

    1. LaureEnza28

      Merci, je me régale, et encore, je ne partage ici qu’un minimum de photos! Je suis du genre à prendre tous les détails de l’architecture, des fleurs et du reste!

  5. LC

    Moi, je dus bravo quand même! Vive l’amour!

    1. LaureEnza28

      Merci, oui, c’était quand même une belle occasion de faire quelques rencontres!

  6. zarbo

    Ma Super autrice, préférée,
    Oui Paris fait rêver. Les Anges sont avec toi. Même si les organisateurs de ce salon prometteur pour ta profession n’ont pas été à la auteur (de tes talents et des divers Auteurs), je constate que c’était une belle réussite pour toi et de belles rencontres de femmes inspirantes.
    Bonne continuation. Merci pour tes œuvres toujours aussi fantastiques.
    Bises
    Christine

    1. LaureEnza28

      Merci beaucoup! Oui, malgré le petit couac de la situation, je suis quand même allée à la rencontre de femmes formidables et je suis contente de tous les côtés positifs que j’ai pu glaner.

  7. Philippe

    Moi, un évènement comme celui là, avec un nom « rose… beef », sans aucune « chauvinerie » , je n’y aurais pas participé… pour la forme. 😉

    1. LaureEnza28

      Oui, c’est organisé par les Américains dans de nombreuses villes du monde, d’ailleurs de nombreuses autrices et lectrices étaient américaines, et toute la communication se faisait en anglais. Les anglo-saxons, d’ailleurs, sont très en avance sur nous en ce qui concerne l’évolution des mentalités à propos des auteurs indépendants. Comme c’est un événement prestigieux, je pensais qu’il serait organisé d’une façon différente. Je n’ai cependant pas de regret, toute expérience est bonne à prendre.