
Petite réflexion du jour à propos de l’IA. Il y a peu, un de mes clips vidéo a reçu des insultes sous prétexte qu’il était animé avec IA. Il est vrai qu’on reproche aux intelligences artificielles de piller le travail des artistes en utilisant leurs œuvres pour créer des modèles sans leur consentement, ce qui soulève des questions éthiques et légales.
Cependant, avant de trancher dans le vif en généralisant, il faut savoir qu’il existe des plateformes d’IA responsables qui utilisent uniquement des images libres de droits. Loin de moi l’idée de faire l’éloge de l’IA dans tous les domaines : en tant que romancière, je suis bien sûr agacée de voir le marché du livre inondé de textes médiocres générés en quelques minutes et vendus au même plan que mes romans, générés en plusieurs mois de création, corrections, sueur et tendinites.
Vous l’aurez compris, ce qui me gêne plus n’est pas l’IA, mais l’usage que les humains en font.
Question de pillage ou d’éthique
Certaines IA de génération d’images intègrent effectivement des bases de données d’images libres de droits pour entraîner leurs modèles, ce qui leur permet de générer des contenus visuels sans risque de violation de droits d’auteur.
Voici quelques-unes de ces IA et leurs particularités (seulement pour info pour les curieux, ceci n’est pas une pub) :
- DALL-E (OpenAI) : Entraînée avec des bases de données d’images variées et en conformité avec des standards de droits d’auteur, elle a été conçue pour respecter les contraintes de licence. La nouvelle version fait également attention à limiter la génération d’images qui ressemblent trop aux créations protégées.
- Stable Diffusion (Stability AI) : c’est une IA open-source qui s’appuie sur des bases de données d’images libres de droits, comme celles de sites d’images comme Unsplash et Pixabay, ainsi que des images sous licence Creative Commons.
- Deep Dream Generator : Utilise des images libres de droits provenant de plusieurs bases de données pour entraîner ses modèles et offrir des options de génération d’images créatives et artistiques. La plateforme permet aussi aux utilisateurs de télécharger leurs propres images pour transformer ou combiner les styles.
- RunwayML : Utilise diverses sources de données incluant des images libres de droits pour offrir une expérience de création vidéo et image. Cette plateforme est souvent employée par les artistes et les créatifs pour des projets multimédia.
Ces IA se fondent généralement sur des images disponibles dans le domaine public ou sous licences permissives, souvent enrichies de collections sous licences Creative Commons pour garantir une production éthique et libre de droits.
Question de création ou de jeu
Je n’utilise pas l’IA pour mes couvertures de roman, je paie un illustrateur de talent (Nicolas Jamonneau pour mes romans imaginaires) ou un graphiste qui compose avec des images libres de droit payantes Pixabay, Freepik ou Shutterstock (et s’arrache les cheveux pour se plier à mes demandes).
Cependant, je suis comme les gosses: je suis attirée par les belles images produites quasi instantanément (même si parfois les personnages ont trois bras et deux jambes gauches), ou par mes propres photos ou dessins personnels, animés par un logiciel comme D-ID, FaceApp, Lumyer ou même Photoshop.
Je vois fleurir des illustrations pour des pubs de livres que je trouve très parlantes et ça m’amuse d’en créer aussi pour illustrer mes RS, comme si les personnages de mes romans ou certaines scènes prenaient vie sous mes yeux. Pour cela, je paie un abonnement professionnel (assez cher d’ailleurs) afin de créer des images personnelles à partir de banques de données libres de droit.
On comprend pourquoi ces insultes à propos de mes petits clips m’agacent encore plus.
Une question de politesse
Ce qui me laisse pantoise (et malgré des tas de mauvaises expériences déjà vécues), c’est la violence des réactions de certains qui critiquent en bloc sans se documenter, par principe, pour suivre la meute. J’ai été très surprise de voir que les pires injures ont été postées sur un groupe de lecture dédié à la SF, un public normalement attiré par la nouveauté, les dernières technologies, la science-presque plus fiction!… d’autant que ces personnes, à moins d’habiter dans une grotte, utilisent sûrement l’IA dans leur quotidien : Siri, Alexa, Google Maps, Waze, Netflix, Spotify, Google traduction, Duolingo, ou simplement leur appareil photo de smartphone, ou encore le programme de leur sèche-linge…
Que ceux qui n’apprécient pas une publication postent un pouce à l’envers, ou un commentaire négatif, je le comprends parfaitement (même si, pour ma part, quand je n’aime pas, j’ignore, sans prendre la peine de donner de l’importance au post en question), chacun ses goûts et ses opinions. Petite remarque pour ceux qui postent des emoji de vomi ou de caca, en plus des gros mots et des menaces, demandez-vous comment ces icônes ont été générées…
Je suis curieuse de connaître votre avis sur la question.
(PS image réalisée avec photo personnelle, Canva et Photoshop, où commence l’artificiel?)
Bonjour Laure,
Je suis choquée par ces comportements, mais pas étonnée. Ces mêmes personnes qui critiquent l’utilisation de l’IA sont celles qui passent leur journée à laisser des commentaires négatifs à tout va sur les réseaux sociaux. En fait, elles ont un avis sur tout, même ce qu’elles ne comprennent pas. Elles tapent sans réfléchir, comme des robots sans le I (pour Intelligence).
Comment parler d’éthique quand on a aucun esprit critique, que l’on se cantonne à des jugements hâtifs et sans intérêt pour la communauté ?
Je suis contre la généralisation de l’IA, contre le « faire à la place de ». Mais il y a une différence entre « usage modéré » et « recours systématique ». Tes couvertures sont réalisées par l’intelligence humaine qui se sert sans doute un peu de l’intelligence artificielle. Parce que c’est aussi vivre avec son temps que de concevoir les moyens technologiques actuels comme le ciment de la création moderne.
J’aime beaucoup le ton léger de ton post, parce que OUI on a le droit d’avoir une âme d’enfant.
Nota : chaque mot que j’emploie dans ce post peut se retourner contre moi. C’est la magie des réseaux. Il faudrait presque ajouter : « imbéciles s’abstenir »
Merci pour ce beau message. En effet, nos paroles sont et seront toujours déformées par les malveillants. Je ne peux m’empêcher de livrer mon avis, mes révoltes ou mes joies, mais j’essaie toujours d’écrire avec autodérision et humour, cela permet de désamorcer bien des situations et de ne pas se prendre pour un être sorti de la cuisse de jupiter.
Les gens se croient au dessus de tout, cachées derrière leurs écrans, ils se permettent d’insulter… apparemment à mauvais escient, en plus. Cet article est une belle réponse, instructive en plus.
C’est exactement ça. C’est la foire d’empoigne (virtuelle)!
C’est scandaleux de se faire agresser ainsi. C’est pourquoi je fuis les réseaux. Bravo pour cette réponse tout en nuance!
PS: Les clips sont géniaux!
Eh oui, je suis obligée d’y figurer pour donner de la visibilité à mes romans, mais parfois, c’est un vrai souci!
Moi, j’adoooooooooooooooore tes clips! Ils correspondent tellement aux livres, c’est trop bien!
Merci beaucoup, il est vrai que cela demande des jours de travail et de précision. Merci du retour.
Je ne cautionne pas l’IA quand c’est pour écrire à la place de, ou surtout quand on l’utilise sans le dire. Mais si le discours est transparent, pourquoi ne pas se servir de cet outil qui simplifie la vie?
C’est tout à fait ça, je partage votre point de vue.