Retour sur une excellente après-midi au Foyer Rural de Beaurecueil pour un atelier lecture sur le thème de « Poing de départ »… au départ! Merci à Pipia Venturini pour cette invitation et ces bons moments.

J’ai eu la chance de rencontrer des participantes passionnées (majorité féminine oblige, désolée pour André l’unique représentant masculin !) qui n’avaient pas seulement lu Poing de départ, mais l’avaient véritablement exploré. Leur curiosité, leur implication et leur bienveillance ont donné lieu à des discussions inspirantes, qui ont vite dépassé le simple cadre du roman.
Des échanges nourris et d’une grande finesse
Très rapidement, les questions ont fusé. Certaines avaient préparé des thématiques précises : la place du réseau social dans la vie d’Alex Solitar, la symbolique de l’exil dans ce « village perdu », la difficulté de lâcher prise dans un monde où l’image publique prime sur l’authenticité.
La situation des enfants neuroatypiques dans le système scolaire a aussi suscité un débat très engagé. Plusieurs participantes, professionnelles de l’éducation ou concernées dans leur entourage, ont salué la manière dont ce sujet sensible était intégré au roman, sans lourdeur ni moralisation.

Un autre échange marquant portait sur la famille : comment le poids des attentes familiales peut façonner (ou freiner) une personnalité. Les participantes ont remarqué que si Alex est en colère contre son agent et son exil forcé, il l’est aussi, plus profondément, contre lui-même et contre les modèles qui l’ont enfermé dans des rôles qu’il n’a pas choisis.
Là encore, les discussions sont allées bien au-delà de l’histoire pour toucher aux expériences personnelles.
Une remarque précieuse sur l’écriture masculine

André, lecteur assidu et unique représentant masculin de l’assemblée ce jour-là, a apporté un éclairage particulièrement intéressant : il a salué mon choix d’écrire avec un narrateur masculin, notant qu’il retrouvait chez Alex une forme de « justesse émotionnelle » particulièrement bien rendue. Il m’a dit avoir été touché par la manière dont Alex cache ses failles sous l’humour et la provocation.
Son commentaire m’a profondément émue, car il met en lumière un aspect du travail d’écriture sur lequel je n’ai pas souvent eu de retour aussi précis : la capacité à traverser les genres et à rendre les émotions universelles.
Une rencontre marquante

Ce que je retiens de cet après-midi, ce n’est pas seulement la qualité des questions ou la profondeur des échanges, mais aussi la générosité des personnes présentes. Loin d’une simple analyse de texte, il s’agissait d’un véritable partage autour des thèmes de Poing de départ : l’isolement, l’amitié, l’importance de la nature, le besoin de tomber le masque pour trouver sa vraie voie.
Merci encore à Pipia Venturini pour son accueil chaleureux, à toutes les lectrices et à André pour leur présence, leur écoute et leur enthousiasme communicatif. Ces moments de rencontres sont précieux, et me rappellent à quel point écrire est aussi une aventure humaine.
