Un parfum trop léger

Je reçois parfois des reproches de lecteurs surpris que mes romans soient trop légers.

Je comprends bien que certains n’aiment pas d’emblée la littérature dite « sentimentale », le feelgood a souvent mauvaise presse car il est jugé futile, guimauve, sans intérêt par ceux qui aiment se plonger dans la vraie littérature. En général, ces lecteurs avertis ne prêtent aucune attention aux petits romans romantiques qui se repèrent facilement grâce au titre et à la couverture. C’est pour cela qu’on établit des codes visuels et des genres littéraires, pour guider les personnes qui ne sont pas forcément éclectiques. Et jusque-là, tout va bien : chacun ses goûts et ses choix.

En revanche, ce qui me laisse coite, ce sont les réflexions de gens qui tombent des nues après avoir lu (entièrement) un roman comme « Comme un Parfum d’immortelle » et le qualifient avec effarement et une certaine déception de « roman de plage », de « roman très léger » qui n’est pas de la littérature. Ce ne sont pas les qualificatifs qui me laissent perplexe, mais bien l’effarement desdits lecteurs.

Je suis surprise que des personnes si férues de belles lettres maîtrisent si mal des codes du livre. « Comme un parfum d’immortelle » annonce la couleur dans se cacher : c’est vraiment un roman de plage. Si on lit la quatrième de couverture, on peut relever le champ lexical cher aux aoûtiens : « vacances, hôtel, île de Beauté ». Quant à la qualité linguistique, l’emploi du registre familier donne le ton avec un vocabulaire choisi et des abréviations : « brailleuse, pouilleux, déjanté, abdos en béton », nous ne sommes pas dans un monument de la langue française. C’est un truisme, je vous l’accorde.

Pour ceux qui n’auraient pas pris la peine de faire une analyse sémantique systématique avant de se jeter à corps perdu dans cette lecture légère, il existe un autre rempart pour les empêcher de tomber par erreur dans un genre aussi superficiel : la première de couverture ! On peut se reposer sur les images comme font les enfants. Il y a une caricature d’homme torse nu et bronzé qui prouve qu’on ne va pas essayer de déchiffrer « La Critique de la Raison pure » avec les rats de bibliothèque. S’il fallait d’autres indices de la futilité de cet ouvrage, un petit cœur croquignolet, discret mais visible, s’est incrusté dans le titre. Ce feelgood est effectivement un roman de plage, léger, déjanté et optimiste… et il le revendique.

Question: pensez-vous que je n’aie pas mis assez d’indices pour prévenir les lecteurs ?

Bien entendu, tout cet article est à prendre avec la dérision qu’il se doit… chacun a droit à l’erreur.


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