Genèse des Chroniques du Monde-Hors

Du one-shot à la saga

Le premier tome des « Chroniques du Monde-Hors » publié en avril 2020, suscite la curiosité, car ce roman young-adult de science-fiction n’est pas dans la lignée des feelgood que j’ai déjà édités. Pourtant, c’est le premier-né de mes romans aboutis, écrit en 2008. Avant cela, j’étais une grande productrice de nouvelles et d’articles, textes brefs et percutants. Alors, pourquoi et comment est né ce monstre épique de 1800 pages, que je suis obligée de publier en 6 volumes pour éviter l’indigestion ? Je réponds à vos multiples questions.

En un mot comme en cent

Tout d’abord : la conception. Vous me demandez souvent comment m’est venue l’inspiration pour ce foisonnement de personnages et ces vastes univers. La réponse tient en un seul mot : l’asphodèle. J’étais en vacances en Corse au printemps 2006 et le maquis explosait de parfums et de fleurs. Je me suis dit : « Asphodèle, ça serait bien le prénom d’un personnage qui connaît le secret des plantes, utile au sein d’un groupe qui part à l’aventure à travers la Méditerranée devenue un désert. » J’ai acheté un petit cahier et j’ai commencé à écrire. Quatre ans, quatorze cahiers et 565 mille mots plus tard, je mettais un point final aux « Chroniques du Monde-Hors ».

Mais alors, la trilogie dans tout ça ?

Au départ, il n’était pas question de saga, mais seulement des « Chroniques de Méditra » où l’orgueilleux prince des sables (Akilàm) vivrait une quête initiatique au cours d’un voyage dont le but serait de lui faire rencontrer et accepter des personnes différentes, ce qui lui permettrait de s’améliorer. Mon projet était pédagogique et écologique : une ode à l’ouverture d’esprit et à la conquête de soi, dans un univers futuriste dévasté par nos comportements actuels. Il y serait question de la résurgence des peuples à des degrés divers de développement, après une guerre mondiale dévastatrice. Certains auraient été préservés sous des dômes à l’épreuve de la radioactivité, d’autres auraient réussi à subsister au « dehors » malgré les créatures monstrueuses et les éléments déchaînés : de « petits peuples » qui auraient atteint un niveau d’évolution moyen, d’où les combats à l’épée, les chevauchées sauvages et les croyances ésotériques.

Liberté, égalité, fraternité

Revenons-en à notre personnage principal, Akilàm, qui allait se voir flanqué d’un groupe disparate destiné à lui ouvrir l’esprit et l’aider dans sa quête : il me fallait donc la petite guérisseuse Asphodèle (rebaptisée Alöe quand l’aventure s’est mondialisée), un cyborg amnésique puits de science intarissable, un monstre bipolaire qui avait subi des mutations, un homme-requin (Ahukaï) parce que depuis que je suis enfant je rêve d’avoir des branchies. Tous ces personnages n’avaient qu’un but, au départ, celui de déconstruire les croyances d’Akilàm, élevé dans un peuple moyenâgeux qui vivait en autarcie et ne croyait pas à l’existence des civilisations modernes et des océans.

Au fil de l’écriture, je me suis rendu compte qu’Alöe, fille de l’air, et Ahukaï prince des océans, avaient pour moi autant d’importance qu’Akilàm le personnage tellurique. Ce n’était donc pas juste que le lecteur n’ait pas droit au récit de leur enfance et du développement de leurs pouvoirs. Trois héros, trois tomes de 500 pages… qui ont finalement donné naissance à une saga en 6 volumes: « Les Chroniques du Monde-Hors« .

J’espère que ces révélations ont répondu à vos questions. N’hésitez pas à réagir en commentaire si j’ai oublié un détail!

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