Le plan (forcément) génial

Vous voyez cette image Instagram où une autrice rayonnante griffonne dans un carnet face à l’océan, une tasse de thé fumante à portée de main, pendant qu’un léger vent lui décoiffe joliment la frange ? Voilà.
C’est l’idée qu’on se fait d’une retraite d’écriture. J’étais bien décidée à vivre exactement ça.
Une retraite d’écriture, pour ceux qui n’ont jamais tenté l’aventure, c’est une sorte de séjour monacal, mais avec du Wi-Fi et du chocolat (ou autres gourmandises). Vous vous lancez avec votre manuscrit, votre ordinateur, votre To-do list de corrections et une détermination farouche à rédiger sans interruption (un peu comme à la maison?) Pas de ménage, pas de courriels, pas d’humains (sauf ceux qui vous apportent les croissants). Seulement vous et votre œuvre. Un plan parfait, donc.
Alors, direction l’île des Embiez pour un long week-end du 1er mai. Petit coin de paradis au large de Six-Fours-les-Plages, avec ses criques turquoise, ses pins maritimes, ses fleurs partout et son calme absolu avant le rush de l’été. Ça sonnait comme le décor idéal pour une mini-retraite d’écriture. En plus, j’avais une bonne excuse : j’avais terminé le premier jet de mon roman, L’hirondelle qui cherchait le printemps, la veille du départ. J’étais gonflée à bloc, bien décidée à retravailler chaque virgule avec la fougue d’un ninja de la syntaxe.
La traversée s’est faite en bateau, bien sûr. Dix minutes de mer tranquille, cheveux au vent, valise à roulettes brinquebalante sur les pavés, et déjà l’impression d’entrer dans une autre dimension (sans supermarchés ni Klaxons). À peine arrivée, je découvre l’hôtel : vue sur la grande bleue, chambre lumineuse, parfaite pour écrire en écoutant les gabians râler dans le ciel. J’installe mon ordinateur, j’ouvre mon fichier… et là… surprise : le réseau est à deux barres en moonwalk inversé.
Les détours (merveilleux) du programme

Impossible de synchroniser mon cloud. Comme j’ai précédemment vécu le traumatisme d’une sauvegarde perdue (récit à retrouver dans mes mémoires dramatiques d’une autrice neurotique, à paraître un jour peut-être), j’ai décidé de ne pas tenter le diable. Résultat : ma retraite d’écriture s’est transformée en… retraite de relecture. À l’ancienne. Avec des fichiers temporaires pleins de soulignements à vérifier plus tard. Ce qui a engendré une furieuse envie d’aller marcher.
Alors, j’ai crapahuté. J’ai admiré les fleurs sauvages, les figuiers de barbarie, les lézards en goguette. J’ai fait le tour de l’île en kayak (avec plus de grâce que d’efficacité), puis en rosalie (beaucoup moins gracieuse, mais hilarante). J’ai déjeuné en terrasse, dîné face au coucher de soleil, dégusté des poissons délicieux, des coquillages, des crustacés… Tout ce que la mer offre de meilleur (avec une pensée émue pour ceux qui y nagent encore). Fun fact : l’île des Embiez appartient à la famille de Paul Ricard… je ne bois pas d’alcool, honte à moi, mais j’ai quand même mangé du poulpe flambé au pastis. J’ai savouré le silence, croisé des sourires, pris le temps de ne parler à personne, respiré à pleins poumons, et un peu oublié les adverbes à supprimer.
Alors voilà, ma retraite d’écriture n’a pas été celle que j’avais planifiée. Elle s’est transformée en tout autre chose : une pause, une vraie, une bouffée d’oxygène. Parfois, c’est exactement ce qu’il faut pour mieux remplir son réservoir à idées (ou pour avoir une bonne excuse de repartir)!
C’est moi, où j’ai tendance à voir le positif partout?
Comme d’habitude, je partage avec vous quelques éclats de souvenirs figés par l’objectif.
Très beau décor et superbe sweater ! 😊😘
Merci! Miaou! C’était super.
Une journée reposante sans ordinateur aurait été top, gros bisous et comme d habitude de très jolies photos ❤️😘
Oui, impossible!!! ah ah!… mais tu me connais bien!
C’est joli 😍😍😍
Oui, un bon moment!
Sanary pas très loin … une belle région !
Magnifique!
Merci beaucoup!
Hummmmm, la tentacule de poulpes…. j’adore 🤩🤩🤩
Irrésistibles!!!
À voir tout pour aller bien
Yeah! En effet!
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