Question de fantasy

J’ai déjà rédigé un article sur les genres fantasy, SF ou fantastique qui pour l’ex-prof que je suis sont parfaitement distincts, mais qui pour beaucoup semblent un joyeux mélange indistinct.

Pour preuve, au moment de publier « Alnaïr, le Souffle de la sorcière » et de choisir les catégories de classement sur Amazon, il est impossible de les dissocier. Ce roman sera classé dans « Science-fiction-fantasy-horreur« . Mon petit côté maniaque est perturbé par ce manque de précision, c’est pourquoi je viens m’épancher ici avec vous.

L’urban fantasy se situe à la confluence de la fantasy (présence de magie, de créatures fantastiques) et du fantastique (irruption du surnaturel dans un cadre réaliste). Cette définition se rapproche des grands genres évoqués plus haut. Pourquoi venir couper les cheveux en quatre, me direz-vous ? Parce que la frontière existe bel et bien.

L’urban fantasy, ou fantasy urbaine est un genre où le merveilleux est censé exister et côtoyer notre société moderne. Ce n’est donc pas de la fantasy pure, qui propose des mondes totalement imaginaires, à part du nôtre, des créatures fantastiques qui ne côtoient pas forcément des humains du monde actuel, par exemple: « Le Seigneur des Anneaux » de Tolkien.

La référence à la ville en fantasy urbaine est importante, comme son nom l’indique. Même si elle peut être élargie à l’ensemble de notre monde contemporain. Ce monde magique, incarné par des créatures fantastiques ou mythologiques (sorcières, vampires, loups-garous, etc.) coexiste avec notre société moderne, de façon plus ou moins clandestine. Les récits du genre prennent place dans un univers familier créé par l’homme qui se trouve en contraste avec le monde des créatures surnaturelles (qui la plupart du temps a été accepté en tant que tel, puis oublié au profit de la technologie). C’est d’ailleurs cette confrontation qui crée le sel du récit la plupart du temps.

Comme elle met en scène des personnages surnaturels parfois bien effrayants, l’urban fantasy est parfois confondue avec la dark fantasy, qui appartient strictement au genre de la fantasy, en revanche, elle peut se décliner dans un univers si noir (dark) qu’il confine à l’horreur (je vous ai perdus?) mais ce n’est pas obligé.

« Irruption du surnaturel dans notre monde, mais c’est la définition du fantastique, tout simplement », diront certains. Pas tout à fait, car c’est une définition raccourcie. Il ne faut pas oublié le point de vue du lecteur. En urban fantsay, le lecteur accepte l’idée que ces créatures existent et évoluent bel et bien dans le récit.

Au contraire, dans le genre fantastique, le lecteur est plongé dans le doute, l’irruption du surnaturel provoque un malaise, un questionnement. Comme dans l’univers de H.P. Lovecraft, ou « le Horla » de Maupassant.

La fantasy urbaine est un genre protestataire qui permet souvent de développer une critique de notre société déshumanisante, irrespectueuse de la nature et individualiste. Elle possède un côté underground avéré, car les créatures magiques sont dissimulées au commun des mortels, souvent refoulées aux frontières de notre monde dans les lieux peu recommandables (égoûts, métro, ruines) ou des enclaves réservées. Cela permet d’aborder des sujets forts comme le combat Bien-Mal, l’acceptation de l’autre, le droit à la différence.

Ces thèmes sont chers à mon cœur, vous le savez, je les glisse dans la plupart de mes romans. Un roman d’urban fantasy est donc pour moi une façon supplémentaire d’exprimer ces messages.

Dans « Alnaïr, le Souffle de la sorcière » vous retrouverez donc des personnages surnaturels, notre monde contemporain, du suspense, de l’humour et une ambiance un peu spéciale que je vous laisse survoler dans la galerie qui suit.


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