Genèse d’un premier roman

Vous de demandez souvent de raconter la conception de « Souris des Villes », mon premier roman feelgood. Certains savent que j’ai vécu à Lyon dans un immeuble et imaginent que je raconte exactement l’histoire de mes voisines. Beaucoup pensent aussi que je suis l’héroïne, sûrement à cause de la narration interne et des origines corses d’Angela. Mais ce n’est pas le cas. Il y a plutôt un peu de moi dans toutes les héroïnes de ce roman.

Mes personnages sont des inventions sorties de mon imagination et arrangées sur des fiches dans des cahiers. Avant de commencer à rédiger, je décris mes héroïnes sous toutes les coutures, je les dessine ou j’imprime des photos qui me font penser à elles. Je les crée de toutes pièces, même si certaines pièces sont également puisées dans mon vécu. Je ne vois pas comment il pourrait en être autrement, à moins qu’un personnage ne prenne vie et décide de son comportement sans mon intervention ? (Mais ça, c’est une autre histoire, n’est-ce pas M. Musso) ! Je ne peux pas nier que je m’inspire de ce qui m’entoure pour écrire, mais je le transforme, je le fictionnalise. La plupart des anecdotes qui ont inspiré ce roman sont véridiques et elles sont même à l’origine de l’écriture de « Souris des Villes », conçu en… 2009.

À l’époque, j’étais plongée dans la rédaction de ma saga de science-fiction et je me prenais au sérieux, car un éditeur me proposait un contrat. Mais mon cerveau turbinait sur plusieurs champs. Assise sur mon banc, au parc où je surveillais mes enfants et papotais avec mes copines, j’engrangeais déjà les péripéties de « Souris des Villes ». Des bavardages entre desperate housewiwes, des aventures du bout de la rue, des broutilles pourtant énormes. La « tragédie » du Yorkshire a réellement provoqué un déclic. Je me suis dit : « il faut que je raconte cet épisode, et tous les autres, dans un roman rigolo qui parle de bonnes femmes ! Un roman léger, qui ne prend pas la tête, où je pourrais témoigner de toutes ces choses du quotidien ! Tous ces détails que je trouve stupéfiants, ces comportements humains tellement ahurissants qu’ils frisent la caricature sans même mon intervention d’écrivain. »

J’ai donc gardé dans un coin de ma mémoire l’ébauche de mes héroïnes et jeté sur le papier les chapitres qui se passent en Corse dans le passé. La Corse qui m’inspire, me trouble, me remue, qui apporte une note grave dans la trame plus légère que je comptais tisser autour des personnages du présent.

Un jour, en mars 2018, je reçois un SMS de ma marraine qui m’informe de la date du concours « Nouvelles Plumes » pour un roman feelgood en octobre. Deuxième déclic, c’est l’occasion de coucher sur le papier ces aventures restées en suspens. Je mélange les détails réels dans le shaker de la fiction. Mon imagination se déploie, je me mets à broder à partir de souvenirs, d’évocations. J’organise le tout entre passé et présent, afin de créer une unicité et une réelle évolution dans mon sujet principal : une héroïne blessée que je veux mener jusqu’à la résilience. Comme j’ai une deadline, j’écris avec méthode. Je me borne à ne pas dépasser un certain nombre de pages (300) ni un certain nombre de chapitres (24 comme l’âge de l’héroïne). Après 9 ans de gestation, et trois mois d’accouchement, c’est la naissance de « Souris des Villes », le 22 mai 2018.

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