Si on allait à Porto?
Comme très souvent, lorsque je publie un nouveau roman, vous me demandez mes sources d’inspiration. Comme très souvent, je réponds que la plupart du temps, ça démarre avec un mot ou une simple phrase.
En ce qui concerne « Embrouilles et Dolce vita« , c’est encore le cas. J’étais plongée dans la rédaction d’un roman de fantasy et je ne pensais pas chercher d’idée de comédie, quand j’ai séjourné chez mon frère pour un salon du livre proche de Lyon. Au petit déjeuner, ma belle-sœur m’annone qu’elle va partir en week-end avec des copines à Porto… et bam! L’inspiration me tombe dessus: je vais écrire un roman qui raconte le séjour de trois copines qui fêtent leurs retrouvailles, avec rigolades, visites et disputes à la clé (pas forcément la réalité pour ma belle-sœur, pour qui tout s’est passé sans embrouilles, heureusement).
J’ai donc décidé d’aller à Porto pour rendre mon texte crédible (ah le gros prétexte), mais finalement, le temps et le porte monnaie se sont mis de la partie et l’action de ce roman a pris pour écrin la belle ville de Florence, car j’ai pioché dans mes albums de vacances pour rédiger les descriptions des lieux visités par le trio (comme on voit sur la photo, la gastronomie aussi m’a fortement influencée).
Et le COVID, on en parle?
Bien sûr, cette petite phrase « un voyage entre copines » avait besoin de faire son chemin dans mon crâne et de s’étoffer de sujets connexes. Je ne voulais pas raconter un énième road movie déjanté avec des anecdotes seulement rigolotes. Puisque j’allais parler d’amitié, j’ai ressenti le besoin d’aborder ses forces et sa fragilité.
Cette fois-ci, j’ai puisé dans une expérience personnelle, qui, je pense, a touché la planète: les répercussions de la pandémie sur les relations humaines. J’ai eu envie de parler de ces personnes qui sont sorties de notre vie contraintes par les confinements et qui, au fil du temps, n’y sont pas entrées à nouveau. Les amis qu’on croyait inséparables et qui sont restés séparés, même quand le gouvernement a levé son véto. C’est sans amertume que je fais ce constat, mais j’avais besoin d’en témoigner par le biais de la fiction.
Pavé de bonnes intentions
Ce roman m’a permis de mettre en scène un autre comportement humain qui m’interpelle depuis des années. En effet, les gens croient que j’écris des comédies contemporaines seulement pour me distraire, mais j’aime aussi y analyser mes semblables. Passer par le truchement de la fiction permet de dédramatiser des situations, de les aborder avec du recul.
Je suis sûre qu’il vous est déjà arrivé au moins une fois dans votre vie de venir en aide à des amis très proches et très chers et de les voir ensuite disparaître de votre vie comme s’ils vous en voulaient, comme si vous aviez la peste. Je n’ai toujours pas compris la raison de ce comportement: est-ce que ces personnes ont besoin de s’éloigner de vous, car elles se sentent (à tort) redevables? Car elles ne supportent pas l’idée que vous ayez été témoins de leur faiblesse à un moment donné? Car elles sont simplement opportunistes? Toujours est-il que j’ai pu observer ce comportement de nombreuses fois autour de moi.
Tous ces questionnements ont également nourri « Embrouilles et Dolce vita » en toile de fond. Je n’y apporte pas de réponses, mais des axes de réflexion, bien cachés sous une conclusion optimiste. Je continue à user de la littérature feelgood comme un joli pansement à la vie et j’espère que ce roman est aussi distrayant qu’émouvant.
N’hésitez pas à me faire part de vos réflexions sur ce sujet en commentaire.
Bonjour Laure, je me régale en te lisant, et j’aime ton écriture ta façon d’analyser tes personnages et cela me permet de m’évader.
Bravo!
Bisous.
Serge
Merci beaucoup pour ce commentaire. C’est vraiment le but qui m’anime quand j’écris, la distraction et l’évasion.
C’est vraiment marrant de voir le cheminement de la pensée d’un auteur!
Eh oui! Parfois je m’étonne moi-même, ah ah! Mon imagination part au quart de tour!
En effet, ce que vous dites à propos des amis qui se volatilisent m’est arrivé plusieurs fois.
Eh oui, c’est la vie. C’est bien dommage parfois, d’autre fois cela permet de faire le tri.
L’amitié, vaste sujet! Aussi vaste que la coupole de Florence!
Belle comparaison!
Je pars avec 2 de mes amies : Annick et Audrey, en vadrouille toutes les 3 à Porto.
J’ai visité un peu Porto quand j’étais jeune, mais entre amies, ça va être génial.
Restez à l’ombre dans une chaise longue à lire le nouveau roman de Laure Enza. Je l’ai dans ma liseuse.
Je sais qu’il sera top.
Super, oui, il faut vraiment que j’y aille!