Aventures fantastiques à Montreuil

Un voyage organisé

Quel est le rapport entre le Comte de Monte-Cristo, les petits chats, mes romans fantasy, la bruine sur le pavé et les tympans explosés?

La Japan Pop Show de Paris, évidemment!

Vous ne voyez toujours pas le lien? Laissez-moi vous conter mes folles aventures en cette fin février, depuis ce vendredi matin où je chargeai la voiture de tout mon barda: table et chaise pliantes, kakémonos, valise, ordi et pas moins de six caisses de livres exclusivement dédiées à mon univers mondes fantastiques, c’est à dire, la saga Les Chroniques du Monde-Hors et mes romans de sorcières contemporaines. Me voilà partie, le ventre un peu noué et la migraine chevillée au crâne, pour un trajet en solitaire de presque 800 kilomètres, avec la crainte de rencontrer des agriculteurs pas contents et un ciel virulent (avis de tempête Louis sur les départements du nord de la France), mais motivée, la nana.

Une révélation auditive

Puisque j’ai tout ce temps à tuer au volant, je décide de joindre l’utile à l’utile (qui n’est pas agréable pour moi) et d’écouter la version audio de mon dernier roman paru dans ce format: Mon Voisin, mes amours et autres contrariétés. Histoire de vérifier que tout va bien. Au début, je m’agace, je n’aime pas qu’on me parle sans s’adresser à moi (comme pour les présentateurs radio). Certains tics de langages me gênent (prononcer Jason à l’américaine, djaizone, alors que ce prénom est une référence mythologique)… puis, au fil des portions d’autoroute et des sections de lecture, je ne sais pas ce qui se produit, mais mes ouïes grandes ouvertes semblent s’habituer à la voix de la conteuse (Marie Grandjean) qui fournit de beaux efforts pour jouer chaque personnage et finit par m’embarquer dans une belle histoire! Moralité: il ne faut jamais dire jamais!

Le temps n’a plus d’importance, les chapitres défilent, les mots choisis me surprennent, les dialogues m’amusent, l’émotion est au rendez-vous! La narratrice m’embarque, et je trouve même que l’autrice, cette Laure Enza, est vraiment pas mal dans le genre comédie sentimentale (il faudra que je lui demande de mettre ses romans fantastiques en audiobooks aussi)! Je ne me suis pas ennuyée une seconde, et surtout, je n’ai pas subi le temps du voyage! Moi qui clamais à tue tête que les audios m’agaçaient, voilà que j’enchaîne avec rien de moins que Le Comte de Monte-Cristo lu par Francis Perrin! La magie opère à nouveau! L’habitacle de ma voiture devient vaisseau, calèche! Mon pique-nique se transforme en réception dans un hôtel particulier, ma solitude se peuple d’un faisceau alambiqué de personnages hauts en couleur! Et me voilà parvenue aux portes de Paris, sans tracteur ni tempête, sans même m’en rendre compte (vite la boite auto, aussi)! C’est la magie du conte, comme dans mon enfance quand j’écoutais maman lire des histoires, qui m’a rendu le pouvoir d’évasion, presque celui d’ubiquité!

Une convention tourbillon

Bon, alors, la magie s’évapore dans les bouchons, quand même. Grrrr!!! Après avoir conduit Marseille-Paris 800 bornes en 6h, je mets presque 2h pour effectuer Paris-Montreuil, 17 km. Pour arriver dans le dédale du 9-3 (ne pas prononcer 93), bourré de sens interdits et chiche en places de parking! Même le lieu de la convention ne possède pas de garage pour les exposants! Une galère!

Heureusement, j’ai choisi un petit hôtel non loin, je ferai les trajets avec ma chariote, sur les trottoirs glissants et la chaussée défoncée (merci la gentillesse des passants qui m’ont aidée pour grimper les trottoirs!) Cela me permet de faire un peu de sport en extérieur avant de m’enfermer pour un week-end énorme au deuxième étage du hall de Paris Est Montreuil !

Je suis très bien placée dans un angle, ce qui me permet de séparer mes univers. Bah oui, au sein de l’imaginaire, je fais encore la distinction entre science-fiction (Les Chroniques post-apocalyptiques) et urban fantasy (les sorcières contemporaines). Ce n’est la la prof qui parle en moi, ce sont les désirs des lecteurs! Certains sont extrêmement précis! Pas question de leur faire prendre des vessies pour des lanternes, ou des mutants pour des dragons!

La convention se passe dans un tourbillon de promeneurs, de cosplays, de musique à fond les ballons pour danseuses sur pile électrique, de chanteurs de karaoké en japonais (oui madame)! Bref, bonjour ma migraine (je suis partie et je rentrerai avec) et des étoiles plein les yeux, moi qui adore les déguisements! Je trépignais de ne pouvoir quitter mon stand pour aller les admirer!

Success story pour Akilàm

La Japan Pop Show est un événement annuel qui réunit les passionnés de la culture pop japonaise dans plus de vingt régions à travers la France. Au milieu d’une programmation axée autour de la street et pop culture, on trouve toujours un petit pôle d’auteurs écrivains (nous étions 4: Eric Karwart, Vanessa D.L. et A. Demange) parmi les exposants et artistes divers, les mangas et les articles japonisants, les cosplays et les figurines. J’en profite donc pour apporter exclusivement mes romans en rapport avec les mondes imaginaires.

Presque pas de surprise, en ce qui concerne les ventes, le tome 1 des Chroniques, « L’Héritier des sables » a explosé le compteur, même en présence du très beau « Sortilège de la Lune noire » publié aux éditions Le Héron d’Argent, avec son jaspage, ses illustrations et sa couverture envoûtante. C’est bien Akilàm et son liopàr qui ont séduit petits (10 ans) et grands (80 ans), hommes et femmes, ados, et même quelques êtres bizarres et grimés, pour consommation immédiate, cadeaux ou autre! Je remercie pour toujours et à jamais Nicolas Jamonneau, illustrateur de talent, qui a su donner un visage si séduisant à mon prince mystère! À cette heure, certains lecteurs ultra rapides ont déjà commandé la suite de la saga sur ma boutique en ligne! Que du bonheur!

Conclusion, muscles et petit minou

En conclusion, malgré mon crâne malmené par la musique et mes pieds par la station debout, le bilan de cette convention est plutôt positif… à part les soucis d’organisation (même avec trois boites vidées, pas moins de trois voyages sous la bruine pour tout transporter du 2e étage du palais des expos au parking pavé de l’hôtel) et de tête au bord de l’implosion.

Et le chat? me diront ceux qui ont bien lu l’introduction (je vous ai à l’œil)!

Je logeais en compagnie d’autres auteurs (dont mon ami Eric Karwat, lisez ses livres si vous aimez la dark fantasy) dans un hôtel tout proche, gardé par un gentil portier lunatique (un coup je suis là, un coup j’y suis pas) et par une petite famille de chats lunatiques aussi (un coup je veux une caresse, un coup je me sauve) et c’était fort distrayant, pour moi qui adore les félins! Ils déambulaient, miaulaient, siestaient sur les chauffages et l’un d’entre eux a même pris sont petit déjeuner avec moi. C’est la première fois que je voyais ce genre de scène dans un hôtel, en pleine ville!

Bref, un drôle de week-end à la Japan Pop Show de Paris, mais comme dirait une personne célèbre: « je ne ferai pas ça tous les jours » (ceux du siècle dernier me comprendront)… ah ben, si, dans 15 jours, c’est la Japan Pop Show de Chambéry! Affaire à suivre!

Pour les fans d’images, comme moi, baladez-vous dans la galerie pour ressentir l’ambiance, sans le bruit, quelle aubaine!!!

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