
Bien sûr, les auteurs de feel-good vivent dans un monde rose bonbon. Ils n’ont jamais souffert, jamais douté. Ils n’ont jamais pleuré dans leur voiture ni crié dans un oreiller. Leur enfance ? Un conte de fées. Leur quotidien ? Une pub pour tisane bio. Aucun chagrin, aucun traumatisme, aucune blessure profonde à réparer par les mots. Ils n’écrivent pas pour survivre, ni pour espérer. Ils écrivent des histoires lumineuses parce qu’ils sont nés au pays des licornes. Ils écrivent parce qu’ils aiment les arcs-en-ciel et les cookies. Bien sûr.
On les imagine souvent en train de tapoter joyeusement sur leur clavier, une tasse de thé à la main, entourés de chats ronronnants et de coussins pastel. Les auteurs de feel-good seraient donc, paraît-il, des êtres naïfs, déconnectés des réalités du monde, sans bagage littéraire, sans profondeur, ni expérience du malheur. Des écrivains de seconde zone qui alignent des banalités sucrées, sans style ni fond. Vraiment ?
Une littérature de résilience et d’exigence
Longtemps reléguée aux étagères « légères » ou « faciles », la littérature feel-good s’impose aujourd’hui comme un véritable courant, populaire mais loin d’être anodin. Ce genre, qui mêle profondeur humaine et volonté de réconfort, séduit un lectorat de plus en plus large, et pour cause : ses auteurs abordent des thématiques universelles – le deuil, la rupture, les non-dits familiaux, les secondes chances – avec délicatesse, émotion et souvent une touche d’humour.
Virginie Grimaldi en est l’une des figures emblématiques en France. En 2020, elle occupait la deuxième place du classement des romanciers français ayant vendu le plus de livres dans le pays, (selon un palmarès Figaro/GfK). En 2023, elle a vendu plus d’un million d’exemplaires, bizarre pour un genre mineur sans importance ni consistance ?
Elle est loin d’être la seule autrice feel-good plébiscitée. Aurélie Valognes, Agnès Ledig, Laure Manel, Clarisse Sabard ou encore Julien Sandrel tissent des récits sensibles, ancrés dans le réel, qui parlent de blessures, d’errance et de reconstruction. Leurs romans ne fuient pas le drame : ils en tirent des chemins de résilience.
À l’étranger aussi, le feel-good s’illustre avec force. Jojo Moyes, Jenny Colgan, Matt Haig ou Rachel Joyce explorent, chacun à leur manière, la solitude, l’épuisement, la peur de passer à côté de sa vie, tout en insufflant un espoir lucide.
Ce n’est donc ni une tendance éphémère, ni une littérature rose bonbon. C’est une littérature qui respire avec son époque, qui touche au cœur, et qui donne envie d’avancer.
Choisir la lumière n’est pas fuir l’ombre
Opposer le feel-good à la « grande littérature » ou à la « vraie vie » est non seulement réducteur, mais surtout erroné. Les auteurs de feel-good ne vivent pas dans un monde idéalisé où tout finit bien à coup sûr. Ils choisissent simplement de porter un regard humain, parfois tendre, parfois drôle, toujours lucide sur les choses. Ce choix n’est pas une fuite du réel. C’est une manière de le traverser sans sombrer. Le feel-good une littérature de consolation, d’espoir, de renaissance. Elle ne nie pas les blessures : elle les transforme. Elle ne nie pas la profondeur : elle l’habille d’émotion. Elle ne nie pas l’intelligence : elle parle au cœur. Cela demande bien plus de courage et de maîtrise qu’on ne le croit.
Ceux qui écrivent des histoires lumineuses ne le font pas par ignorance de la douleur. Bien au contraire. On ne peut pas inventer l’apaisement si l’on n’a pas connu l’angoisse. On ne peut pas parler de renaissance si l’on n’a jamais connu la chute. Derrière chaque roman feel-good, il y a souvent une histoire de perte, de rupture, de résilience, parfois même un traumatisme personnel. Écrire, c’est réparer. Offrir un peu de chaleur dans un monde incertain, c’est un acte de résistance, positif, mais jamais naïf.
Écrire une histoire lumineuse et sensible, qui touche des milliers de lecteurs, demande autant d’exigence qu’un roman noir ou un thriller juridique. Croire le contraire, c’est confondre simplicité et facilité, légèreté et superficialité.
Les connaissez-vous?
Auteurs francophones
Virginie Grimaldi – ses romans traitent du deuil, de la solitude, des reconstructions intimes. Il est grand temps de rallumer les étoiles, Une belle vie : récits d’espoir après l’épreuve, entre humour et tendresse.
Agnès Ledig – ancienne sage-femme, elle mêle douceur, humanité et sujets graves comme la maladie ou la perte. Juste avant le bonheur, Dans le murmure des feuilles qui dansent : une écriture empathique, ancrée dans le réel, qui explore les blessures profondes.
Aurélie Valognes – humour tendre et portraits de personnages attachants, souvent issus du quotidien. Mémé dans les orties, Minute, papillon !
Clarisse Sabard – mêle feel-good et saga familiale, avec des récits sensibles liés aux secrets du passé. La vie est belle et drôle à la fois, Le jardin de l’oubli.
Laure Manel – ses romans abordent les liens familiaux, le deuil, la quête de soi, toujours avec délicatesse. La délicatesse du homard, L’Ivresse des libellules : portraits sensibles de femmes en quête de sens.
Marie Vareille – une plume fine et sensible, qui explore les blessures intimes et les renaissances discrètes, notamment dans La vie rêvée des chaussettes orphelines ou Ainsi gèlent les bulles de savon.
Julien Sandrel – a ému des milliers de lecteurs en mêlant drame et espoir. La chambre des merveilles, Merci, Grazie, Thank You : émotion forte, liens familiaux et petits miracles du quotidien.
Gilles Legardinier – maître du feel-good drôle et tendre, ses romans comme Demain j’arrête ! ou Complètement cramé ! allient humour, humanité et optimisme, avec une capacité rare à créer des personnages profondément attachants.
Auteurs étrangers (traduits en français)
Jojo Moyes – Avant toi, Jamais deux sans toi : drames poignants, amour contrarié, et choix de vie bouleversants.
Jenny Colgan – La petite boulangerie du bout du monde, Une saison au bord de l’eau : récits doux et réparateurs dans des décors insulaires.
Matt Haig – La bibliothèque de minuit, Les Possibles : feel-good philosophique, entre science-fiction légère et réflexions existentielles.
Rachel Joyce – La lettre qui allait changer le destin d’Harold Fry, Le voyage improbable de Harold Fry : fables de vie empreintes de délicatesse et de profondeur.
Sophie Kinsella – L’accro du shopping, Ma vie (pas si) parfaite : humour pétillant, héroïnes maladroites mais attachantes, en quête de sens.
Cecelia Ahern – PS : I Love You, Les jours meilleurs viendront : entre romantisme et deuil, des récits sur la reconstruction de soi.
Évidemment 🦄🤣
CQFD!
Eh ! Oui. Pourtant ils apportent tellement de bonheur.
Je suis tout à fait d’accord. Soyons heureux dans nos lectures.
Ah mais je croyais moi !!! 🤣🤣
Eh oui, quelle déception! Les Bisounours et les licornes ne sont pas toujours au rendez-vous!
Ah ah ah! 🤣
Tout à fait!
Fantastique 😂🌈🦄
et on rebondit aussi sur les nuages mauves!
Bien sûr!
On est d’accord!!!
Vous en avez de la chance !!! 😃
C’est ce que je me dis tous les matins, quand les petits oiseaux préparent mon petit déjeuner!
Love love!
Ouiiiiiiiiiiii! Sur un nuage!